Phobie de la conduite : Comment gérer ?

Salut les filles !

Voilà aujourd’hui un article loin d’être prévu mais que les circonstances (j'ai (re)passé mon permis hier, je suis en attende du résultat, voilavoila) me poussent à écrire.  

Un article sur un aspect de ma personnalité dont je ne suis pas particulièrement fière et duquel je parle peu : ma phobie de la conduite. Et je dis bien phobie de la conduite, pas phobie de la voiture, être passager me va très bien, je n’ai pratiquement jamais « peur », même si le conducteur semble « dangereux » je m’en contrefiche. C’est bien le fait d’être moi-même au volant qui me terrifie.

(Source de l'image)

J’ai aujourd’hui 19 ans, et demi si on veut chipoter, j’ai commencé la conduite accompagnée à 16 ans, toujours et demi si on veut chipoter. Trois ans à conduire donc et trois ans à me taper une énorme boule au ventre rien qu’en pensant au fait de devoir prendre le volant.

Peu de gens comprennent réellement ce que je ressens, il faut dire que conduire est, pour une grande majorité des gens, une action du quotidien sans grande importance, presque naturelle. Ce n’est pas le cas pour moi et j’ai de la chance dans mon « malheur » car ma mère est pareil, au moins elle comprend bien ce que je vis. Mon père est lui aussi très compréhensif aujourd’hui car il a bien vu l’état dans lequel je pouvais me mettre dans certaines situations.

Je disais donc trois ans à être terrifiée mais ce n’est pas tout à fait vrai. En y pensant je me rends compte qu’aujourd’hui je suis plus à l’aise au volant, j’ai moins peur et il m’arrive même d’être détendue quand je conduis (pas particulièrement souvent, mais ça arrive !) Du coup je me suis dit qu’il pourrait être intéressant de donner quelques astuces qui m’ont, je pense, aider à dépasser quelque peu ma phobie.

Ne pas s’en demander trop

Quand j’ai commencé à conduire je me suis mise une pression énorme. Il fallait absolument que j’arrive à conduire parfaitement et dans toutes les situations. Ce qui est impossible, quand on commence juste, rien ne peut nous donner l’expérience d’une personne qui conduit depuis 30 ans, c’est comme ça. 

Mais à cause de cette pression que je mettais j’étais limite dévastée à chaque erreur, en mode « je suis nulle, ma vie c’est de la merde j’y arriverais jamais » et avec cet état d’esprit il est encore moins facile de reprendre le volant, vous vous doutez bien. 

Peu à peu j’ai commencé à réaliser que ma manière d’appréhender la conduite n’était pas bonne, et j’ai fait de mon mieux pour changer. Oui je roule plus lentement mais c’est parce que je suis moins à l’aise ; oui je ne démarre pas à la seconde mais c’est parce que je préfère prendre un peu de temps et ne pas caler… 

Comme tout le monde n’est pas égaux à l’école (certains aiment ça et ont des facilités, d’autres non) c’est pareil pour la conduite et ce n’est pas parce qu’on a dû mal, parce qu’on a peur qu’on est une « moins bonne » personne.

Se donner confiance

Si vous avez le permis ou que vous êtes en conduite accompagnée et que vous n’êtes pas à l’aise ou que vous avez peur, je pense que la meilleure chose à faire c’est se donner confiance. Facile à dire, certes. 

Ce que vous pouvez faire c’est aller conduire sur des trajets simples, que vous connaissez bien. Faîtes ces trajets autant que possible, au bout d’un moment ils vous seront si familiers, que vous aurez beaucoup moins peur (pour moi souvent c’est de ne pas savoir exactement où je vais qui me fait peur donc quand je connais bien la route tout de suite c’est plus simple) 

Une fois que vous serez assez à l’aise sur ces trajets-là vous pourrez varier, aller à d’autres endroits un peu plus complexes mais pas trop. Le secret c’est une progression lente mais sûre. Vous voulez vous donner confiance, pas impressionner les autres.

Regarder les autres conduire

Je ne sais pas si c’est vraiment une astuce pour tout le monde mais il se trouve que moi ça m’a aidé d’observer les autres conduire, surtout les « jeunes » conducteur (j’ai de la chance, pas mal de mes amis ont décroché leur permis récemment) 

En les voyant conduire je me suis rendue compte qu’ils faisaient des erreurs, qu’ils n’étaient pas toujours sûrs d’eux, je me suis même surprise à penser « là il aurait dû faire comme ça… » ou encore « tien j’aurai pu conduire ici » Les voir conduire m’a presque donné envie de conduire (j’ai bien dit presque hein, faut pas déconner quand même)

Relativiser

Ça c’est certainement le conseil que tout le monde donne et qui est particulièrement énervant parce que relativiser une phobie relève de l’impossible. Quand on a peur, on a peur. Et puis très concrètement beaucoup de gens ont la phobie des araignées : quels sont les risques de mourir piqué par une araignée ? A côté de ça combien de gens meurent sur les routes par jour ? Quelle est la peur la plus « rationnelle » alors ? Bref, remettre en question le bienfondé d’une peur est ridicule.

Ceci étant dit, il peut être intéressant de vraiment se pencher sur la raison de notre peur, qu’est-ce qui me fait peur dans le fait de conduire ? La peur de l’accident ? Pour moi ce n’est pas vraiment ça. Quelque part je sais que je sais conduire, et je sais aussi qu’avoir peur n’évitera pas l’accident. Ce qui me fait peur c’est de me retrouver dans une situation où je ne contrôle rien, de craquer, de déranger tout le monde… Et c’est là que j’essaie de relativiser. Je sais conduire, je peux aller lentement, analyser les situations, je ne suis pas une sur-femme, tout le monde fait des erreurs, ce n’est pas grave (c’est ce que je me répète quand je commence à paniquer)

C’est donc mon conseil, valable pour la plupart des phobies je pense, trouver ce qui vous fait réellement peur et l’analyser, le mettre en perspective.

Flatter son égo

Quelque chose qui peut aider, en tout cas qui m’a aidé, c’est de noter après avoir conduit les moments où j'ai carrément géré (ou tout simplement géré, c'est déjà pas mal) On croise un camion dans une petite rue et donc on doit se mettre sur le bas-côté, je l’ai fait sans paniquer, calmement et bien, je le note. J’ai doublé des tonnes de camions sur l’autoroute, je le note. Une piéton a traversé n’importe où, j’ai réussi à bien ralentir, sans être surprise, sans danger, je le note… Vous avez compris l’idée. 

Ensuite vous pouvez lire toute ces notes et vous rendre compte qu’en fait vous pouvez très bien gérer des situations qui dans l’absolu vous font peur. 

Voilà les filles, je me dis que cet article n’aura peut-être aucun intérêt pour beaucoup d’entre vous et tant mieux mais honnêtement si je peux un peu aider juste une personne ça vaut le coup car je sais comme c’est dur et comme on peut se sentir seule parfois. 

Encore une fois (je radote, c’est l’âge) avoir peur de conduire n’est pas une tare, tout le monde a des phobies ça ne fait pas de nous des moins bonnes personnes.

Sur ces (bonnes ?) paroles je vous souhaite une magnifique journée et j’espère vous retrouver très vite ! 

PS : Si certaines d'entre vous ont des "témoignages" (en mode C'est Mon Choix, Evelyne sort de ce corps) relatifs à leur(s) phobie(s), que vous voulez en parler n'hésitez pas à laisser un commentaire, si on peut s'aider un peu ça serait vraiment génial. 

xx